Je suis clarinettiste - 2

K622

Je suis toujours clarinettiste. De plus en plus, je crois.

De la troisième année à la sixième.

A partir de la troisième année, j'ai changé de professeur, et même d'établissement, en fait. C'était plutôt difficile à vivre parce que j'étais très attachée à ma première prof de clarinette. Je considère qu'elle m'a appris le plus important dans la musique, le plaisir, l'écoute, et elle m'a transmis sa passion, tout en m'apprenant les bases de l'instrument. Je suis arrivée dans un cadre un peu plus "sérieux", je dirais. Très vite, j'en ai eu marre des cahiers d'exercices, et j'ai voulu travailler des morceaux plutôt que des exercices. Et puis ça ne marchait pas, avec moi, les exercices. Je voulais autre chose.

K622

Je crois que le premier, tout premier, morceau que j'ai travaillé, et ce à ma demande, c'était le concerto K622 de Mozart. Et sincèrement, je crois que ce morceau sera toujours très particulier pour moi. J'ai commencé par l'Adagio, ce morceau que tout le monde connait, et qui est un des "tubes" de la clarinette... C'était plutôt présomptueux de ma part de demander à jouer ça, avec à peine 5 ans le clarinette derrière moi... Mais j'y croyais, et j'adorais ce morceau, j'adorais Mozart, j'étais motivée, et ça a marché. Bien sûr, ce n'était pas aussi beau que j'aurais pu le vouloir, bien sûr, ça n'était pas aussi soigné techniquement que ça aurait pu/dû l'être... Mais j'étais fière. Oh, oui, fière. A partir de là, j'ai joué de petits morceaux, allant de Mozart à Brahms, en passant par Haydn et les musiques klezmer. Et y'avait l'orchestre.

L'orchestre

Je suis allée en espagne avec mon orchestre, et on a joué dans une sorte de commémoration. Pour être très précise, c'était l'anniversaire de la bataille de Brihuega. Il y avait un orchestre italien, l'orchestre de Brihuega et nous, les français. On a travaillé un morceau composé spécialement pour l'occasion, et on avait travaillé une série de morceaux dans les tons hispaniques. On y est restés trois ou quatre jours, logés, nourris. Brihuega, je crois, est un de mes meilleurs souvenirs avec l'orchestre. Le lieu était absolument magnifique, les gens étaient chaleureux et accueillants, on a rigolé, pleuré, et encore rigolé, et surtout on a fait plein de musique. Je peux quasiment affirmer avec certitude que l'orchestre est ce qui m'a fait le plus progressé en musique et en clarinette. Ca m'a appris à écouter, ça m'a appris la patience et la persévérance - j'ai d'ailleurs souvenir d'un morceau où je n'ai rien joué, durant la première année où j'y étais, parce que c'était infaisable pour moi et que j'avais préféré me concentrer sur les morceaux où je pouvais travailler. J'ai joué la Danse Macabre de Saint-Saëns, j'ai joué des extraits de Carmen de Bizet, L'ouverture de 1812 de Tchaikovski... J'ai joué des musiques de films et de dessins animés, d'origine espagnoles, ou encore des morceaux de compositeurs japonais... L'orchestre, en plus, c'était un peu comme une deuxième maison, et ça, c'était vraiment cool.