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7 morceaux... (1)

par Maria Madeus

publié dans 7 Morceaux

Il est temps de faire vivre un peu ce blog ! Je vais commencer tout doucement, en reprenant un article publié sur mon blog principal... Que je n'ai pas retouché du tout, seulement, sa place est ici !

Cet article est l'occasion d'ouvrir une première rubrique sur le blog : "7 Morceaux". J'aurais pu en prendre 9, 10 ou 28, le chiffre n'est pas vraiment important... Ce qui est important c'est les 7 morceaux que je présenterai dans chaque article de la rubrique. Ce seront forcément des morceaux que j'apprécie tout particulièrement, et desquels je pourra vous parler en vous expliquant ce qui les rend spécial pour moi. Cela pourra être pour des raisons... disons... sentimentales, autant que pour des raisons "techniques" ! Bref, je vous expliquerai pourquoi ces morceaux sont spéciaux pour moi...

 

 

Parlons donc, ce soir, de musique... classique !

 

 

Amatrice de musique classique, je vais vous proposer les 7 morceaux que je préfère de tous ceux que j'ai pu écouter depuis mon enfance. J'essaierai de vous dire pourquoi j'affectionne tout particulièrement ces oeuvres, mais sachez que je ne suis pas spécialiste de musique classique, et que je suis incapable de vous expliquer l'oeuvre en elle-même, ou d'autres choses très techniques (mis à part ce qui concerne la clarinette, instrument que je pratique depuis six ans : je peux expliquer quelques petites choses) Je vous donnerai des raisons pour lesquelles j'apprécie ces morceaux, et il est bien évident qu'elles sont personnelles et ce n'est pas impossible que vous n'ayez pas le même avis, le même vécu que moi, concernant ces pièces.

 

Commençons par le premier morceau de ma liste : Le Vol du Bourdon de Nikolaï Rimski-Korsakov. Composé en 1899-1900, il fait partie de l'opéra Le Conte du Tsar Saltan.

Ce qui me plaît, dans ce morceau, c'est l'image qu'il crée. De par son titre, dans un premier temps : Le Vol du Bourdon, avec lequel on peut déjà s'imaginer un bourdon bourdonnant dans nos oreilles. Cette image est renforcée d'un seul coup dès les premiers instants du morceau, et dans tout le morceau également : ça bourdonne. On sent un peut de colère, d'énervement, et pas seulement grâce aux violons, mais aussi grâce aux petites notes derrière qui appuie et soutienne les violons. Alors, voilà, moi, ça me plaît ce côté furieux, bourdonnant, et cette tension, cette puissance qui se dégagent du morceau. Et je vois bien dans ma tête, un nid de bourdons, et un nuage d'insecte volant dans tous les sens, c'est terriblement satisfaisant !

Le deuxième morceau est la Sonate n°7 pour piano en ut majeur K309 de Wolfgang Amadeus Mozart, composée en 1777. Une sonate est une pièce en plusieurs mouvements destiné le plus souvent à un instrument à clavier seul ou à un instrument solo (comme un violon par exemple) accompagné d'un clavier.

J'ai découvert très récemment cette sonate, et d'ailleurs, j'avais toujours plus ou moins ignoré les sonates... Celle-ci a tout de suite retenu mon attention. C'est très difficile d'expliquer pourquoi, mais c'est comme un coup de foudre. Ce morceau a, je trouve, beaucoup de caractère : tantôt douce, tantôt rythmée et force, la musique nous balade à travers plusieurs humeurs. Quand intervient le changement de tonalité, on peut sentir de la nostalgie, de la tristesse, ou de la colère, alors qu'avant, on pouvait facilement ressentir de la joie, un peu d'humour (quand il y a toutes les petites notes, je trouve que ça a quelque chose de comique, de mignon, rigolo tout plein...), et tout ça, avec des transitions qui sonnent parfois comme des incompréhension, des questions. Je ne sais pas si c'est moi qui délire, mais je ressens tout ça. Et puis, les premières notes, la première phrase du morceau (notes graves : quelques notes longues et posées, comme en suspend, puis plusieurs notes courtes qui « descendent ») est reprise plusieurs fois, comme si c'était une question tenace, obsessionnelle... Moi, c'est l'effet que ça me fait. Donc voilà, cette pièce est une vraie personne à elle toute seule, avec ses problèmes, ses joies, ses peines et ses questionnements...

Mon troisième choix est le 1er Mouvement de la Symphonie n°4 de Mendelssohn, (symphonie dite « L'italienne »). Elle a été composée en 1830, lorsque Felix Mendelssohn faisait sa tournée de l'Europe : il s'inspira de ses émotions et des paysages italiens.

Ce que j'aime dans ce premier mouvement, c'est la joie qu'il transporte. C'est un mouvement plein d'entrain, extrêmement joyeux, et parfois même héroïque (vers le milieu du morceau du morceau, par exemple). Quand je suis un peu triste, ou en colère, il me suffit d'écouter ce mouvement pour me sentir instantanément mieux. J'ai l'impression de me retrouver sans un grand soleil, dans un champ d'herbe verte, et de pouvoir courir et sauter dans tous les sens, de me sentir libre. Cette impression vient peut-être aussi du fait que, la première fois que je l'ai entendue, cette symphonie était jouée par un orchestre qui était en face de moi. La première écoute ne s'est pas faite par CD, mais a été vécue, et ça peut changer le point de vue. D'autant plus que c'était à une période de ma vie très heureuse, et du coup, ce morceau me rappelle ces années de joie. En conclusion, ce morceau est un souvenir et un concentré de joie et de soleil, pour moi !

Le quatrième morceau de ma liste est le deuxième mouvement du concerto en la majeur pour Clarinette K622 de Mozart. Composé en 1791, l'année de la mort du compositeur, ce concerto est un des plus connus, et sûrement le plus écouté de Mozart, et est considéré comme un incontournable à la clarinette ! Un concerto est une forme musicale dans laquelle un soliste dialogue avec un orchestre.

Ce concerto... Je suis complètement partiale, quand il s'agit de lui, puisque je l'ai vu joué dans un concert (un spectacle plutôt) auquel j'ai moi-même participé, et que je joue également ce concerto (dans le cadre de mes cours de clarinette, pas en public). Et je peux vous dire que toute la beauté du concerto dépend de la personne qui le joue : tout dépend de la pureté du son, de la précision du soliste, et de son interprétation, des nuances qu'il fait, de la vitesse qu'il prend, etc... Mais, en général, ce morceau est un véritable havre de tristesse à lui tout seul. Pour l'écouter, il faut fermer les yeux, et respirer profondément et sentir se déposer sur nos épaules le poids du chagrin. C'est extrêmement triste, mais tellement beau, et pur... Il n'y a rien à enlever, rien à rajouter, c'est la perfection même. On vit la peine, et les espoirs, à travers ce concerto. Il y a des moments plus forts que d'autres, où les notes sur la partition tendent vers le haut, vers l'espoir, mais elles finissent toujours par redescendre... C'est absolument dingue l'effet que me fait ce concerto. Je me sens misérable, toute petite sur la terre et insignifiante, mais d'un autre côté, je me sens emportée et je me sens libre. J'ai l'impression de me trouver face à un immense vide, mais un beau vide.

En cinquième position, nous voilà face à Tchaïkovski, et son Ouverture Solennelle 1812, composée en 1880 pour commémorer la victoire russe dans les guerres Napoléoniennes. Une ouverture est un morceau qui se joue en début de concert.

Nous pouvons vivre de vrais moments de guerre, vivre l'évènement, et cela, en seulement 15 minutes. 15 minutes de guerre dans nos oreilles. Nous voilà transportés sur les champs de bataille, à travers les coups de canons à la percussion, la gravité du moment avec les basses, et voici la cavalerie qui débarque avec les trompettes, les silences apportent le suspens, et tout s'emballe, les violons combattent, eux aussi, la tension monte ! L'explosion et l'hymne Français qui retentit ! Rappelons-nous bien que les Français ont perdu la bataille... Un peu de moquerie ? Sans doute... Le calme s'installe, avec un thème doux et envoutant, en passant par les contrées russes. Et de nouveau, nous voici sur les champs de bataille, avec la reprise des trompettes, thème repris par les violons aussi, plusieurs coups de canons, des explosions, des chutes, des combats, et les Français qui sont toujours là, la guerre n'est pas encore terminée. Nouveau moment de calme, est-ce la fin de la guerre ? Un thème qui nous rappelle la Russie, bien entendu, arrêté par les trompettes. Entendez bien les coups de canons ! Et la descente aux enfers avec la descente de l'orchestre, à l'unisson ! Et la résolution, la guerre semble être gagnée, avec les cloches, et les cuivres triomphants, à une minute de la fin du morceau. La fête est là ! Les trompettes, et les autres instruments dansent ! Les canons retentissent, mais la victoire est là ! Dansons avec le peuple russe ! Voilà, pourquoi j'aime ce morceau. Il est vivant.

Retrouvons Mozart, dont l'Ave Verum Corpus K 618 occupe la sixième place sur ma liste. C'est une pièce religieuse, qui parle du corps de Jésus. Mozart l'a écrit six mois avant sa mort.

Là encore, je suis partiale, car j'ai chanté ce morceau (dans le même spectacle dont je parlais tout à l'heure). Mais... Quand même, ce morceau est pesant, et c'est ce qui le rend beau. Quand on sait de quoi il parle, et les paroles, on se sent concerné, même en n'étant pas du tout croyant. Je vous invite d'ailleurs à consulter cette page, pour plus d'informations http://fr.wikipedia.org/wiki/Ave_Verum_Corpus. Moi, ce morceau me donne toujours des frissons, parce que, parfois ça sonne très étrangement, et que même la voix des femmes est parfois très très aigu, et c'est là qu'on sent que la mort est présente, on voit Jésus sur la croix, sanguinolent. On sent la souffrance, et c'est cruellement beau.

Je n'en parle que maintenant, mais le Requiem de Mozart, mériterait la première place, mais il se retrouve à la 7e place, parce que j'avais gardé le meilleur pour la fin ! Le Requiem de Mozart, commencé en 1791, et inachevé, puisque Mozart est mort en l'écrivant, c'est un de ses élèves qui l'a finit, à la demande de Constance, l'épouse de Mozart.

Parmis le Requiem, il y a plusieurs parties incontournables, comme le Lacrimosa. La plus belle chose de l'univers que ce Lacrimosa ! Et le Dies Irae, la chose la plus puissante et la plus colérique... Je ne peux même pas décrire tout ce qui nous traverse rien qu'en écoutant ces deux morceaux. Le Requiem est un morceau qu'il faut écouter, absolument, et auquel il faut s'abandonner tout entier. Je n'ai pas les mots pour les décrire, c'est juste qu'ils me touchent vraiment et profondément. Et forcément, ça me touche d'autant plus que je l'ai également chanté. (Quand on est amené à interpréter, ou à participer à une oeuvre, elle nous touche plus, parce qu'on la comprend mieux, je pense, on comprend comment elle fonctionne et on la vit par nous-même). Ecoutez le Requiem, ou au moins le Lacrimosa et le Dies Irae.

Voilà, ici s'achève mon article musical. J'espère vous avoir fait découvrir quelques morceaux, et j'espère avoir bien décrit ce qui me plaisait en chacun d'eux. Bien sûr, j'aurais pu parler de la Danse Macabre de Camille Saint-Saëns, de Brahms et de Bach, de Beethoven... Il y a tant de morceaux formidables, on ne sait plus où donner de la tête ! N'hésitez pas à me faire part de vos ressentis, et à me proposer d'autres oeuvres, qui vous plaisent, à vous !

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